Dans la famille des recruteurs, je demande l’hypocrite
Je crois que c’est le pire. Vous savez, ce genre de recruteur qui vous accueille avec le sourire commercial de Tom Cruise. Galant, convivial, la mise en confiance est quasi immédiate, les relations détendues, les propos chaleureux. C’est sûr, votre candidature lui a tapé dans l’œil et d’ailleurs, il ne s’en cache pas. L’affaire semble comme conclue. Vous sortez du bureau flottant sur un nuage. Ce poste, ce job, c’est sûr, il est pour vous. Il vous l’a fait sentir, laissé clairement entendre.
Et puis, les jours passent et bizarrement, plus de nouvelles. Vous vous repassez le film de l’entretien au ralenti. Vous connaissez les répliques par cœur. Et pourtant le générique de fin vous parait tout à coup anormalement long. La messagerie reste vide, le portable muet. Le malaise s’installe.
N’y tenant plus, vous cherchez à recontacter votre interlocuteur. D’abord, vous constatez que votre nom ne lui dit plus grand chose. Ensuite, l’amnésique s’excuse platement et vous annonce que… et bien, votre candidature n’a pas été retenue !
Comme me le confiait Sonia au cours d’un mail coup de gueule, « ce n'est pas le fait que la réponse soit négative, c'est la façon dont se sont déroulées les choses. Je me demande encore quand est-ce qu'il comptait m'informer de sa décision. J'aurai préféré qu'il me mente en me disant qu'il devait voir d'autres candidats ou que mes prétentions salariales étaient trop élevées. En fait, il a joué à l'hypocrite tout le long. »
Cette pratique assez courante (j’en ai moi-même été victime) se déroule-t-elle uniquement entre un recruteur et une candidate ? A-t-on affaire à un joli cœur, à un sadique, à un « faible » ? Qu’importe ! Je pense qu'un entretien de recrutement doit suivre des règles de jeu basées sur le respect et la sincérité. Les enfreindre peut provoquer beaucoup de mal, pour la confiance en soi, pour le moral, d'un(e) candidat(e) qui peine à trouver un travail. Mais ce type de recruteur s'en rend-il seulement compte ?
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