J'ai décidé de laisser la parole à un homme pour cette journée de la femme. Et voilà le (magnifique !) résultat ! Merci... merci... Tijani... suis très touchée...
"Mesdames, Mesdemoiselles, Monsieur (au singulier pour la boutade, mais, pas mĂŞme sous le manteau, je sais combien vous ĂŞtes nombreux Ă lire ce blog...).
En cette journée où plus que les autres, on voudrait que je célèbre la fémininité, Marie, Fatma, bobonne, le bon coup, ma maman, la hanche d'adam, son occiput, ou dieu sait quoi, où laisser ma part féminine chercher ses frangines, sinon ici, chez Corinne.
La plupart d'entre vous qui ne passez pas seulement en ce lieu, mais commentez, témoignez, débatez, je suis sûr que vous comprendrez ma petite fierté, et, je me flatte un peu, que vous me jalouserez de tenir le micro.
Il faut savoir que comme tous les huit mars, la maîtresse des lieux fait comme qui dirait shabbat. Travailler le jour de sa fête, passe encore, mais alors un dimanche, faut pas pousser mémé... C'est un acquis social non de non !
Plus sérieusement, j'imagine que pour Corinne, être femme c'est toute l'année. Penser femme et aux femmes c'est aussi toute l'année. C'est comme le travail à vrai dire, lui aussi, Corinne, tous les jours elle lui fait sa fête. Alors le premier mai, le huit mars, pensez si elle a envie de manifester... Du reste, en toute logique, si elle devait choisir une date, ce serait sûrement à mi-parcours, une journée des femmes et du travail, symboliquement posée le 1er avril, ça aurait de la gueule non ? Et nous messieurs de récolter des poissons dans le dos...
Quoi qu'il en soit, moi, comme après la messe je ne faisais rien, et bien, elle m'a laissé les clés, que je passe arroser. Et j'ai vu le clavier...
C'était pas prémédité, mais voilà Corinne, c'est fait ! Je l'aime ton site, et donc sauf le respect... pareille occasion de toucher tes lectrices, ma foi, il fallait que je prenne la parole...
Te voilà donc putschée. Au moins pour la journée, parce que je porte l'i à la grecque, et pas toi, je te souffle le pique dans l'assiette. Je te coupe le clapet du sifflet.
Ce faisant, le sujet m'embarrasse autant que toi. Dans l'absolu, je t'assure, j'aime beaucoup les femmes, je crois même que je les aime un peu plus que les gens. Si, si, vraiment, et pas qu'un jour dans l'année. J'aime aussi beaucoup mes femmes, ma sainte trinité, copines-chérie-mater, dans l'ordre que vous voudrez. Quant à vous célébrer toutes mesdames en une même journée, cela n'est pas dans mon tempérament.
Fête des mères et des mamies, Saint-Valentin, journée des secrétaires et j'en passe, ça vaut je crois pour toutes les fêtes et commémorations : plus on les multiplie, moins elles ne semblent compter... C'est une stratégie de cache-misère. Un jour l'an, mesdames, on va penser à vous. Le reste du temps, soyez maman, collègue ou femme mais ne l'ouvrez pas. Le reste du temps, en soie ou pas, on vous préfère sous le voile ou le drap.
"La journée de la femme". Non vraiment, l'expression m'échappe, à commencer par ce singulier si réducteur, si uniformisant... La journée d'une femme, ça oui, je pourrais l'évoquer. Le plus souvent, elle commence tôt et finit tard, dimanche ou pas.
"l'âge où renaît la femme", ça aussi, j'ai quelques idées. Pendant les vacances de temps en temps. Au déménagement des enfants. Ou encore, parfois, en vidant l'encombrant..
"l'ajour né de la femme", cette petite lumière que l'on vous doit. Ca aussi, je pourrais le célébrer sur une musique sacrée... mais leur truc du 8 mars, non toujours pas.
C'est bien gentil les beaux symboles, mais on n'en est plus là , du moins je le crois. Il me semble bien loin le temps du MLF et des zozotis militants. La meuf deuxmilleneuf, elle ne revendique pas, elle affirme. Une Corinne, ça ne zozotte pas, ça réseaute comme on dit entre gens du biz. Et oui. Parce qu'aujourd'hui, une femme c'est en entreprise. Et pas pour faire risette au patron ou lui taper la bise.
Fini le temps des chaussettes Ă papa que l'on reprise. Fini celui du tricot, des patrons. Remballez les images d'Epinal de nanas qui cancanent, de plantes vertes, de paillassons. La paille, elles sont bien capables de vous y laisser...
Aujourd'hui les femmes font des affaires messieurs, attention ! Et pas les vôtres qu'elles repassent. Ca non. Pas plus que vos commissions. Les commissions, comme vous, elles les encaissent. Les passes, ça ne risque pas, quelles que soient vos caisses.
Ma part féminine jubile. Jus. Bile. Ca sonne mâle, ça sonne viril. Ça donne un jeu de mots pas mal je crois, et gentiment débile... Elle jubile, mais il reste encore à faire, alors elle s'insurge toujours un peu. Sein sur je. Le jeu de mots était trop alléchant.
Oups. Pardon pour la grivoiserie. Je disais donc que derrière le gris, on voit la suite de la série. Le travail, la pilule, le vote et j'en oublie... Demain mesdames, des mains des légats alités, au bout du compte, on l'arrachera l'égalité.
En attendant, ben faut pousser, et vu la conjoncture, faut rien lâcher. Longtemps on vous a pris pour des connes, ou des cons... vous savez bien ce que ça fait. Alors pour le coup, nous voilà tous rendus au même point. Salariées ou pas, et salariés.
C'est sûr, la période fout les boules. On en a froid aux miches. Pas pour tous, sans doute pas au boul'mich. Mais pour ceux qui turbinent, pour les Gervaise, pour les Nana. Ce n’est pas la joie.
Ce qu'il nous faut c'est des Louise Mich', c'est des meneuses, des tĂŞtes d'affiche. J'en vois bien une dans vos copines. Elle est fortiche...
Oui c'est Corinne."