D’abord, il n’y avait pas foule. Normal, m’a-t-on expliqué: difficile de solliciter des jeunes diplômées en pleine période de stage. Elles n’étaient donc qu’une petite dizaine, à s’être déplacées. Un brin intimidées face à leurs aînées arrivées au top de l’entreprise en jouant des coudes. Un brin effarouchées aussi, car je n’ai même pas eu le temps de recueillir leurs impressions qu’elles s’étaient déjà toutes volatilisées à la fin de ce rendez-vous. Dommage…

Bon, cela serait mentir que de vous dire que ces deux heures ne m’ont pas plu. Se retrouver ainsi entre femmes pour évoquer sans concession nos atouts, nos faiblesses, nos erreurs professionnels, ça fait vraiment du bien. Qui plus est avec la consultante et chercheuse Juliette Ghiulamila, auteur avec Pascale Levet de l'excellent livre "De l'égalité à la diversité : les hommes, les femmes et les entreprises".

Mais soyons clair. Accenture, à travers ce genre d’initiative, prêche d’abord pour sa paroisse. Le discours est rodé. Postulez et travaillez dans ce cabinet, c’est

  • - avoir des chances de crever le plafond de verre,
  • - ne pas être considérée comme une extra-terrestre lorsqu’on demande un 4/5ème,
  • - revenir sereinement de son congé de maternité,
  • - bénéficier d’un coach pour devenir manager,
  • - pouvoir être repérée comme un haut potentiel entre 28 et 33 ans, et non pas entre 30 et 40 ans comme c’est le cas ailleurs, une période où généralement les femmes préfèrent lever le pied,
  • - etc, etc, etc.
  •  
    En même temps, elles ont bien conscience de servir aussi parfois de faire-valoir, ou de devoir essuyer des piques masculines, du style : « Elle a eu le poste parce que c’est une femme ! ». Politique de quotas oblige… Mais bon, elles assument et se serrent les coudes. Et il faut croire que leur lobbying porte ses fruits. Alors, convaincues ?


    Pour rappel : le prochain café-littéraire d'Accenture/Accent sur Elles aura lieu cet automne. Pour s'inscrire, contacter Céline Ricoce à celine.ricoce@accenture.com