Les salariés séropositifs discriminés

"Accéder à l’emploi, retrouver un travail ou se maintenir dans son activité professionnelle sont aujourd’hui des enjeux au cœur des préoccupations de la plupart des séropositifs. Tous les derniers indicateurs montrent un accroissement des difficultés d’insertion rencontrées par ces personnes qui doivent affronter de nombreux écueils avant que le monde de l’entreprise ne leur ouvre leurs portes. Larvées ou ouvertement pratiquées, ces discriminations montrent le chemin qu’il reste à parcourir pour que les acteurs de l’entreprise acceptent enfin de faire une place aux personnes touchées par une pathologie lourde." (Aides)

Pour sensibiliser les acteurs de l’entreprise à l’intégration des personnes séropositives, Aides avait lancé une campagne de lutte contre les discriminations en 2001 avec la diffusion 3 spots. Voici ci-dessous deux d’entre eux que je me permets de vous faire (re)découvrir, histoire aussi de marquer la Journée mondiale de lutte contre le sida.

Pour rappel : les cas de sida touchent de plus en plus les femmes. En France, elles représentent 42 % des nouvelles contaminations (INVS 2005). Dans le monde, avec 17,6 millions de séropositives, ce sont 45 % des personnes infectées. Chez les 15-24 ans, elles représentent même les 2/3 des nouveaux cas (ONUSIDA 2006). Un colloque sur la féminisation de l'épidémie : "Femmes et VIH - 10 ans après" se tiendra le 30 novembre et 1er décembre au Théâtre du gymnase à Paris.

N'oubliez pas : le sida tue toujours !

La réunion Le baiser

Par Corinne Dillenseger, le vendredi 30 novembre 2007 à 22:22
Catégorie : Elles font l'actu

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Commentaires

1. Le vendredi 30 novembre 2007 à 23:30, par sophie clz - site

Bonsoir !

Hélas ! oui le Sida tue encore mais le plus dessespérant est que pas mal de gens sont persuadés qu'avec la tri-thérapie on ne meurt plus du SIDA !!

Pour les gens qui ont peur ! je voudrais leur dire

J'ai travaillé avec des seropositifs (lors d'une de mes affectations) et tous les matins ils avaient droit à une bonne bise sur la joue et je ne suis pas contaminée !!! croyez moi, les séropositifs ont conscience de leur maladie et des dégats qu'elle peut poser, ils sont beaucoup plus responsables que la plus part des gens.

Mais malheureusement, une grande majorité de gens évitent déjà les contacts avec les cancéreux, et ce n'est pas contagieux, alors le SIDA je ne vous en parle même pas.

ne faite pas aux autres ce que vous n'aimeriez pas que l'on vous fasse !

Fermez les yeux et imaginez vous :

lors de l'annonce de la maladie, le regard des autres, cette solitude et cette terreur qui s'abat sur vous, si peu de gens osent vous toucher, vous savez que vous allez mourrir trop tot, et pas subitement mais après des mois et des mois de combat vain, et vous êtes seul, seul à raser les murs pour ne géner personne, seul avec cette maladie terrible, vous voudriez pas un peu de respect et de dignité ? un sourire chaleureux ? une poignée de main franche et généreuse ? Alors pourquoi la refuser à ceux qui n'ont hélas pas besoin de fermer les yeux pour vivre ce calvaire.
Ne les rejetez pas ! aidez les comme si c'était vous

En mémoire de Didier et Phillipe je vous garde à jamais dans mon coeur.

2. Le samedi 1 décembre 2007 à 10:48, par La Babole - site

J'ai eu l'occasion dans une ancienne vie de bosser auprès de différents publics, dont des séropo...
La discrimination est toujours aussi présente, au travail ou ailleurs... que dire ?

Un petit lien que je viens de parcourir sur le SIDA et les femmes : tf1.lci.fr/infos/sciences...

3. Le samedi 1 décembre 2007 à 20:42, par Régine

Comme pour tout ce qui gêne on joue à l'autruche.
Je me rappelle une campagne à la télévision. L'un des spots représentait deux jeunes garçons.

L'un racontait qu'il avait rendez-vous et l'autre lui donne un préservatif en lui disant de se protéger au cas où. Le lendemain, ils se revoient. Le premier raconte sa soirée, et rend le préservatif à son copain. Celui-ci lui demande comment ça -s'est passé, ça n'a pas marché. et le jeune dit que si, c'était bien. Alors pourquoi tu n'as pas utilisé le préservatif.
-Parce qu'il n'y a pas de risque avec elle, ça se voit, j'ai confiance.
Et l'autre répond. Tu vois, regarde-moi, tu peux dire si j'ai le SIDA ou pas moi ?
-Mais non,
- eh bien J'ai le SIDA . tu vois, moi aussi j'avais fait confiance.

je ne sais pas si ça te dis quelque chose. Il y a de ça pas mal d'années. Mais je trouve que toute cette série de spots était très bien faite, et visait surtout les jeune. Apparemment ça ne serait pas du luxe de reprendre ce genre de diffusion.

4. Le dimanche 2 décembre 2007 à 13:38, par La Babole - site

Il y a une dizaine d'année, on m'avait demandé un clip : c'était l'époque où montrer une érection était passible d'une amende... Forcément, vu le contexte de "censure", celui-ci n'avait pas été pris... Pour voir la maquette : www.cenographic.com/image...

5. Le dimanche 2 décembre 2007 à 18:57, par Corinne - site

@ Sophie clz : très émouvant ton commentaire... Merci...

@ La Babole : oui, une discrimination de plus ! Malheureusement... Merci pour le lien vers l'article et pour le clip. Mais impossible de le visionner de mon côté. Quelqu'un d'autre à essayer ?

@ Régine : je me souviens très bien de ce spot. Il y en a un terrible qui passe actuellement avec un sablier qui se dévide petit à petit, avec en guise de sable, des corps humains nus. Horrible... mais s'il faut en passer là pour faire comprendre aux gens que le Sida tue, et ceci - comme le précise Sophie - malgré la trithérapie !

6. Le dimanche 2 décembre 2007 à 23:45, par dorothée

J'ai été volontaire dans une association de lutte contre le sida pendant quelques mois, et là, la discimination, même plus besoin d'en parler, on la vivait avec les usagers au jour le jour!
Beaucoup n'en parlent pas au travail, tant qu'il sont au stade séropo.
Quand ils ont un emploi, bien sure...

Mais la discrimination dans le milieu de la réinsertion professionnelle, vous l'imaginez? et bien j'en connais qui l'on vécu.
Des mois a batailler pour monter un dossier pour l'un d'entre eux: le motiver, l'aider à aller à la recherche d'un maître de stage, le soutenir, l'aider à monter un dossier de finacement pour effectuer une formation.

Et quand il commence sa formation, toute le monde est heureux: les volontaires, les usagers. Et lui bien entendu, il voit enfin la fin de la galère! Il est décidé, souriant, heureux, la formation lui plait, il s'éclate!
Le seul souci existant est celui du logement, car il habite à 1h de route du centre de formation... mais même ce problème est évincé: il y a un petit internat sur place.

Et puis la chute brutale : le bruit arrive dans ce centre de formation qu'il est "malade"...et tout le monde n'est pas intelligent. Il doit quitter l'internat, essayer de se loger dansle privé.
Plus de logement, plus de formation, retour à la case départ. Pas de tunes pour engager une procédure...
On reprend à zéro: un de plus qui vient de se faire jeter.

Nous avions un groupe de prévention et d'information. Je peux vous assurer que c'était parfois effrayant d'entendre le peu de connaissances qu'on les gens sur le VIH. Pire bien sure sur les attitudes à avoir vis à vis de personnes atteintes!
Les publics les plus innacceccibles: les hétéros de plus de 40 ans, et le milieu professionnel.

Le sida, on en parle pas assez, c'est (limite) toute une éducation à faire.

Et hop, encore une expérience kitch de dorothée:
Je me suis retrouvée à une occasion chez un buraliste, avec un balai, en train d'expliquer et montrer à deux jeunes garçons, 13-14 ans à peu près, comment mettre un préservatif. Ceci, avec l'accord de la maman présente( of course!), parce qu'elle savait qu'il fallait leur en parler, mais elle n'osait pas, et elle ne savait pas comment faire.
Ca a bien fait rire tout le monde présent, mais je suis sure qu'il n'y a pas que les 2 petits jeunes qui on eu un "cours" ce jour là.

PS:VIH/VHC, même combat!

7. Le lundi 3 décembre 2007 à 08:47, par Régine

pas pu voir le clip non plus

8. Le lundi 3 décembre 2007 à 12:55, par Nadine Samuel

Je lis ces témoignages (Sophie, Dorothée) et cela me fait froid dans le dos. Je pense aussi que le sida et la séropositivité sont encore très tabous, que ce soit dans le milieu professionnel ou en dehors. Les clips "coup de poing" sont-ils efficaces ? Où est vraiment la solution ?

La Babole : je suis arrivée à voir ton clip. Il y a dix ans, il a peut-être choqué, mais aujourd'hui, y a bien pire...

Merci Corinne, une fois de plus, pour avoir abordé un sujet aussi délicat.

9. Le lundi 3 décembre 2007 à 21:29, par la Babole - site

[pour le clip, désolé, il faut real player et préférer Firefox (IE fait des siennes semble-t-il) !!!]

Dorothée, la prévention capote n'est pas suffisante aujourd'hui. Y'a un magazine qui a sorti un calendrier avec des anciens des émissions real-TV avec 5 préservatifs à 0,20 cts... Je n'arrive pas à concevoir qu'un laboratoire ou l'Etat n'ait pas plus l'intention de prendre la distribution à son compte et les rendre définitement gratuites... tout comme existent les kits seringues, il devrait exister le kit capote... Ben non !!! Et au final, dans la recherche, on entend plus parler de la gueguerre des labos que de la recherche elle-même !!! C'est dingue...

10. Le mardi 4 décembre 2007 à 06:31, par Madame Poppins - site

Au risque de paraître brutale, j'ai un peu de mal avec le concept de "journée mondiale", généralement coincée entre la journée mondiale du pâté et la journée mondiale du cheval, juste avant la journée mondiale de la femme et la journée mondiale des violences domestiques.....

C'est justement parce qu'il n'y a toujours pas de traitement contre cette maladie, c'est justement parce que les mythes ont encore et toujours la vie dure (attraper le sida sur les toilettes etc), c'est justement parce qu'il y a tellement de discrimination qu'il faut arrêter avec le concept de "journée" : le soutien, la lutte, l'aide, c'est tous les jours, durant toute l'année.

Y a que pour la journée du pâté que je trouve qu'une seule journée, ça suffit !

11. Le mardi 4 décembre 2007 à 08:13, par La Babole - site

Je suis "à fond" d'accord avec Madame Poppins... D'ailleurs, hier c'était la journée mondiale en faveur des personnes handicapées... Pas entendu un seul truc à ce sujet... Donc, même la "journée machin-chose" n'a pas forcément de répercussions, y compris sur un plan médiatique (puisque c'est un peu le but des "journées truc-bidule", non ?)

12. Le mardi 4 décembre 2007 à 09:08, par Corinne - site

@ Madame Poppins @ La Babole : je ne suis pas forcément d'accord avec vous. Bien sûr, qu'il faut lutter tous les jours contre cette maladie, et sur le terrain, l'implication quotidienne est réelle. Mais dans le "grand public" qui y pense vraiment ? Une journée, même une seule, refixe les idées, met un coup de projecteur sur une situation difficile et réelle, fait (re)passer quelques messages importants (je pense là aux jeunes...). Même s'il n'y en a qu'une, même si le lendemain, nous passons à autre chose, une journée contre le sida, c'est déjà cela de pris !

@ Nadine Samuel : merci

@ Régine : pour voir le clip du "sablier humain" dont je faisais référence plus haut, il suffit d'aller sur le site du Sidaction : www.sidaction.org/

13. Le mardi 4 décembre 2007 à 21:13, par La Babole - site

Corinne : Certes, une journée "machin-truc", c'est déjà ça de pris... Le soucis est que je tendrai à penser que pour bon nombre, c'est en quelque sorte "la journée B.A." ou "la journée bonne-conscience" et point barre...
La prévention, la lutte contre le sida, contre l'étendue de la pandémie, pour éviter la tri-thérapie super-insupportable ne peut pas s'entendre que sur une "simple" journée... Car, là, pour le coup, c'est bien "le grand public" qui est le premier concerné...

Tiens, j'ai un slogan : "LE SIDA ON Y PENSE PAS, SAUF QUAND ON L'A"

14. Le mardi 4 décembre 2007 à 21:16, par dorothée

@ La Babole: Je suis tout à fait daccord sur le fait que la prévention capote n'est pas suffisante, mais allez doc faire une action de prévention en milieu scolaire, et vous serez surpris(es) du résultat!
Il faut continuer d'en parler.
Je ne me suis jamais considérée comme un "chevalier de la sainte capote", mais en 2007, à voir la tête des jeunes quand vous manipulez un préso devant eux, juste pour leur prouver la solidité et l'élasticité vous laisse clairement comprendre qu'ils ne doivent pas en voir à tous les coups! (sans aucune vulgarité...)
Faites une sortie capote et prévention lors de fêtes( et dans le sud ouest, on est servis!). Les jeunes prennent les capotes( ils sont heureux de ne pas les payer), mais au delà de 40-50 ans, ils les refusent: les fêtards sont tous mariés et fidèles, (surement!) Les autres doivent être curés et religieuses...
Je suis navrée, mais, même chez les personnes déjà contaminées on vous regarde parfois comme un extra-terrestre lorsque vous leur parlez des risques de sur-contamination...

A part ça, ok, le travail de recherche d'un labo est surement plus juteux pour le développement de multi- thérapies (vu les procés entamés pour que ces soins soient rapidement plus accessibles) qu'il ne l'est pour diminuer le coût des p'tites capotes!

Pour ce qui est des échanges de seringues, c'est la même bataille que pour les capotes: ce n'est toujours pas un automatisme. Mais c'est un sujet encore plus tabou!

@ corinne: Oui, heureusement qu'il y a au moins "une" journée "mondiale" de lutte contre le sida, parce le français moyen a la mémoire courte! passé le spot, il l'a déjà oublié et ne se sent plus concernés!
Là ou je ne suis pas d'accord c'est sur "fait (re)passer quelques messages importants (je pense là aux jeunes...)": L'âge n'a jamais été un moyen de protection contre le vih.

Désolée, j'ai encore écrit une sacré tartine... Si tu fais un sujet sur la reproduction des limaces en milieu urbain, Promis Corinne, je n'écrirai rien...ou pas grand chose... quoi que...

15. Le mardi 4 décembre 2007 à 22:46, par Corinne - site

@ Dorothée : j'adore quant tu tartines tes réactions sur mon blog et rien que pour ça, je n'écrirai jamais rien sur les limaces !
Pour les jeunes et le vih, je me disais que plus tôt les jeunes sont au courant et sensibilisés sur les dangers du sida, et donc sur l'importance de s'en protéger, mieux c'est. Mais je fais peut-être fausse route en pensant cela...

@ La Babole : ton slogan est si tristement fort et vrai !

16. Le vendredi 7 décembre 2007 à 10:05, par ;-) 's maïdla làncht - site

Bonjour Corinne,
Je n'ai pas beaucoup de temps en ce moment mais je suis toujours une de tes fervente groupie.
Je viens de passer mon test HIV : sérologie négative ! Ouf, enfin faut dire que je le fait plus par acquis de conscience que par nécessité.
A bientôt