Un jour, j’ai décidé de prendre directement rendez-vous avec Grand Chef. Après tout, vaut mieux s’adresser à Dieu qu’à ses saints. Grand Chef est imposant, avec sa tête de bonze et ses costumes bien taillés. Il a pris son air méditatif, a joint ses deux mains et m’a prié de le croire. Je suis quelqu’un d’important, pour lui, pour Petit Chef aussi, et même pour la boîte toute entière. Mais que « non », il ne peut pas m’augmenter, et « non », il ne peut pas me faire évoluer. « Pas encore… ».

Après cette rencontre avec Dieu, j’ai compris qu’il n’y aurait pas de miracle. Je suis donc redescendue sur terre : en 2008, j’aurai trois ans d’ancienneté, un salaire qui n’aura pas bougé d’un iota et je serai toujours coincée dans le même poste. Certains s’en seraient contentés et auraient patienté. Surtout à mon âge (42 ans tout de même !). Et bien, pas moi !

Quinze jours plus tard et après avoir activé mon réseau pour tâter le marché (pas folle non plus la guêpe…), j’ai remis ma démission. Depuis, je n’ai jamais eu autant d’opportunités. Et comme j’ai le choix, j’ai décidé – pour l’instant – de les exploiter en travaillant… chez moi ! Héhé, devinez qui est le chef maintenant ? ;-)