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vendredi 20 février 2009

C’est moi qui garde les enfants

Vendredi RTT. J’en profite pour filer au supermarché et éviter la cohue du samedi. Manque de bol, il y a moins de caisses ouvertes. J’attends donc patiemment mon tour dans la file, lorgnant sur le chariot devant moi rempli à bâbord et poussé par un jeune homme. Lorsque soudain, une femme, assez petite, un peu replète, la soixantaine à vue d’oeil, interpelle le jeune homme.

- Jean !!! Quelle surpriiiiise ! Bonjour. Comment allez-vous ?

- Bien merci. Et vous ?

- Bien, bien.

- Et votre femme Nicole ?

- Ca va, ça va, merci.

- …

- …

- Elle doit être fatiguée, non ?... Quatre enfants, tout de même…

- On s’arrange, elle travaille vous savez et moi…

- Elle travaille en plus ?!?!

- Oui, et c’est moi qui garde les enfants.

- Oh ! Vous avez divorcé ???

- Non, non. On a décidé que ce serait moi qui resterais à la maison pour m’en occuper.

Pour sûr, les temps changent ma bonne dame... ;-)

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vendredi 13 février 2009

Alors, heureuse ?

homme_heureux Au hasard d’un croisement d’amis virtuels, une ancienne collègue de travail a retrouvé ma trace. Une formidable retrouvaille ! Plus de 20 ans que nous nous étions perdues de vue. Et bien sûr, nous étions très impatientes de savoir ce que nous étions devenues. Mais comment résumer toutes ces années ? Par où commencer ?

J’avais tant de choses à raconter. Je ne voulais pas entrer dans les détails, juste décrire rapidement les moments qui me semblaient les plus importants. Mais dans quel ordre ? Devais-je commencer par les événements personnels ? Décrire d’abord mon parcours professionnel ? Evoquer la famille, puis les amis et souvenirs que nous avions en commun ? Ou l’inverse ?

Tout se bousculait dans ma tête ! J’étais tellement empressée de dérouler le fil de ma vie, de faire partager ce que je jugeais être l’essentiel de ces dernières vingt années. Je vous promets que les touches de mon clavier ont bien chauffé ;-)

Et au final, après cet énorme effort de synthèse, doublé d’un bel exercice de style, savez-vous ce que mon amie m’a répondu ?

"C’est bien beau tout ça ! Mais… es-tu heureuse ?".

8-O

Et bien, posez la question autour de vous, vous serez surprise du résultat…

Au fait, et vous ? Heureuse ? ;-)

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mardi 10 février 2009

Vous avez dit stéréotypes ?

Cette vidéo décrit par un tour de passe-passe graphique les différences entre un homme (le carré) et une femme (un rond), dans leur vie quotidienne. 5 petites minutes de bonheur. Et on s’y reconnaît presque tout le temps… ;-) Je vous laisse apprécier...



(vu chez Les Z’ed)

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jeudi 5 février 2009

T'habites dans le marais ?

J’ai repéré son histoire sur le site des Vingtenaires (dont je suis une fidèle) et je ne peux résister à vous la replacer ici, avec l’accord de son auteur (sans "e"...).

homme Il s’appelle Bobby (c’est un pseudo), il a 20 ans, est étudiant en cinéma à Paris et travaille comme équipier chez MacDo. Il parle de son expérience de "mec qui pue la frite" sur son blog. Si son "aventure" m’a interpellée, c’est que j’avais déjà abordé le sujet sous l’angle féminin, que la Halde a récemment publié une étude brisant enfin le tabou et qu'un concours de scénarios sur ce même thème a été organisé il y a peu par le Ministère de la Santé et l'Inpes.

Voici son histoire :

« L’autre jour, M., vient bosser avec nous en cuisine. Il est là depuis beaucoup plus longtemps que moi, et d'après ce que j'ai compris, il n'a pas l'intention de rester. M., c'est le rigolo de service, le boute-en-train sur lequel on a oublié d'installer un bouton STOP. Ceci dit, sympa de prime abord. Tout le temps à me taquiner, mais gentiment. Je suis petit, je suis nouveau, je suis adorable, normal. Et puis il se met à me parler de "meufs".

Normal, encore une fois, à part les "meufs", les équipiers MacDo ont peu de sujet de conversation. Comme il insiste, je lui dis cash : "ben écoute tu sais moi les filles c'est pas trop mon truc".
Je me disais qu'il était sympa, que ça n'allait pas faire un scandale. Et puis merde, j'ai rien à cacher, je vais pas jouer à mentir, j'ai pas que ça à faire (quand je dis "j'ai pas que ça à faire", je sous-entends que j'ai à faire des hamburgers à la place). Du coup, le mec est choqué et se met à me balancer réflexions sur réflexions, naïves et pas bien méchantes d'abord, du style "alors, et ça fait quoi ?", "et tes parents ils le prennent comment ?", "et pourquoi t'es... comme ça ?". Puis indiscrètes et connes, du genre "t'es actif ou passif ?", "t'habites dans le marais ?", "c'est quand la gay pride ?". Et pour finir, ça part en live. Dès qu'il voit un autre équipier, il lui lance "oh, tu connais pas la nouvelle ?". Dès que je passe vers lui "holà me drague pas hein !", ou alors "bon, je vais faire du remplissage... mais rien de sexuel hein ! Y en a ici qui pourraient avoir de mauvaises pensées, hein Bobby... ".

Déjà, je commence à trembler et à m'énerver. Je réponds avec humour, parce que voilà, j'ai voulu jouer le mec qui assume, j'ai pas intérêt à flancher, même si c'est dur. Je dois le prendre à la rigolade, même si j'en ai marre, même si ça me fait mal, même si personne ne dit rien pour qu'il ferme sa gueule alors que tout le monde l'entend. Et pour finir, une avalanche de "mais ça va hein Bobby, c'est pas grave hein..." à répétition. Je me suis donc emporté, je lui ai demandé de fermer sa grande gueule de con parce que ça me déconcentrait. Et là, ce connard me balance : "oulà, tu vas rester poli avec moi, parce que sinon ça va mal se passer pour toi et je peux devenir très méchant."

C'est clair, moi je fais 1m63, et lui trois têtes de plus et ses bras font la taille de mes cuisses. Donc je ferme ma gueule. J'ai envie de balancer les BigMac, de crier "ok, ben je me casse de cet endroit de merde bande de connards", d'aller dans la salle équipier et de pleurer de colère pour me calmer. Mais non, je reste là, je continue à bosser, je me plante dans mes sandwichs mais tant pis, je reprends à zéro, je continue.

Merde quoi, on en est toujours là ? Il faut encore mentir sur son lieu de travail quand on est pas comme les autres ? Quand est-ce qu'on leur expliquera, à ces gens que 1/ être gay n'est pas un choix 2/ être gay n'est pas dû à une mauvaise expérience avec les filles 3/ être gay n'est ni une maladie, ni un problème.

Le pire, c’est qu’il est pas méchant, ce bougre. C'est un type comme un autre, juste un peu con, et pas très renseigné sur la question. Dommage que, au passage, ça fasse autant de dégât dans la tête de quelqu'un déjà bien érodé par la connerie humaine à vingt ans à peine.»

EDIT du 6 février : "Bobby" réagit à vos commentaires et raconte la suite de cet "incident" (commentaire n°14). Encore merci à toi...

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jeudi 29 janvier 2009

Tu t'es trompée : y a pas de "e" à "auteure" !

illustrations Elles sont charcutières, électriciennes, maçonnes, cuisinières, ouvrières, chômeuses, mais dès qu’elles pointent leurs escarpins dans la hiérarchie, elles masculinisent leur titre. Bénédicte P. devient Directeur général, Marie-Françoise S. Directeur administratif et financier, Catherine L. Directeur des ressources humaines, Karine C. Secrétaire général (voir le Carnet des Echos). Bizarre, non ? "Comme si féminiser un titre risquait de nuire au prestige d’une fonction" écrit Isabelle Germain dans Si elles avaient le pouvoir.

Vous allez me dire qu’il y a des choses sur le plan de l’égalité professionnelle qui valent sans doute plus le coup de se battre. "Il est vrai qu’entre une augmentation de salaire leur faisant atteindre le niveau des hommes et un "e" à leur titre, le choix est vite fait, dixit Isabelle G. Mais elles n’ont ni l’un ni l’autre. Elles n’ont probablement pas l’un parce qu’elles n’ont pas l’autre."

Même constat du côté de Benoîte Groult dont je recommande la truculente biographie Mon évasion. Cette féministe qui se revendique écrivaine avait fait de l’emploi du féminin son cheval de bataille au milieu des années 80 en présidant la Commission de Terminologie pour la féminisation des noms de métiers, de grades et de fonctions (ouf !). Elle n’a récolté que rires et sarcasmes, de la part des hommes comme des femmes. Selon Benoîte G., le blocage serait une question de mentalité. "Rendre invisible dans le vocabulaire l’accession des femmes à de nouvelles fonctions, c’est une façon de la nier". Une réflexion qu’Isabelle G. résume en trois mots : "Nommer, c’est légitimer".

Alors verra-t-on un jour fleurir sur les cartes de visite : Doctoresse ? Députée ? Colonelle ? Manageuse ? Matelote ? Média-planneuse ? Metteuse en scène ? Officière ? Pédégère ?...

Si vous avez envie d’aller plus loin sur le sujet : je vous recommande Le guide Femme j’écris ton nom (sur le site de la Documentation française). A la page 58, vous découvrirez de nombreuses équivalences de métiers hommes/femmes.

PS : le titre de ce billet renvoie à une remarque de Grand Homme en référence à "Qui est l’auteure ?" dans la colonne droite de ce blog ;-)

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